CONJONCTURE

Crise économique

Le bout du tunnel en vue ?

Les baisses des taux d'intérêt aux Etats-Unis et dans divers pays d'Europe sont de nature à conjurer le fléau d'atonie de la croissance désigné du doigt par le G7 fin octobre à Londres comme une menace sérieuse sur l'économie mondiale qui ne croîtrait cette année que de 1,5%. Avec le retour de confiance en Asie, le programme d'aide préventive de 41 milliards de dollars au Brésil et l'embellie prévalant sur les places boursières européennes, américaines et, dans certains cas, asiatiques, les prévisionnistes respirent mieux aujourd'hui. Est-on alors sortis du bois? Les anticipations de croissance pour 1999 et 2000 le laissent supposer même si la croissance dans la plupart des pays riches est quand même revue légèrement à la baisse pour l'année 1999.
En Tunisie, la production et la plupart des autres indicateurs augurent de la réalisation du taux de croissance prévu de 5,1%. Bien que inférieur aux anticipations du IXème Plan, ce taux reste élevé compte tenu des troubles économiques dans le monde ces deux dernières années, des résultats somme toute décevants de l'agriculture et de l'agroalimentaire chez nous et d'une progression moins rapide que prévu des exportations.
 

CONTEXTE INTERNATIONAL

A sa réunion à Londres fin octobre, le G7 a salué les progrès accomplis en Asie et le tonus inattendu de l'économie américaine dont le PIB, anticipé initialement à 2%, a cru de 3,7% au premier semestre, de 3,3% au troisième trimestre et devrait afficher 3,5% au terme de l'année en cours. Dans son communiqué final, le groupe des sept pays dits les plus riches du monde, précise que c'est moins l'inflation que l'atonie de la croissance qui menace l'économie mondiale dans la mesure où la crise financière a affecté 40% de l'appareil productif mondial, c'est-à-dire, directement, les économies asiatiques, le Japon, la Russie et dans une certaine mesure le Brésil et les Etats-Unis et les pays européens indirectement. Concernant les marchés financiers, le G7 s'est engagé à renforcer la vigilance et la surveillance et s'est prononcé sur une approche ordonnée et progressive de la libéralisation des marchés de capitaux. La régulation des marchés dans le cadre de la réforme de l'architecture financièe internationale sera vraisemblablement encore à l'ordre du jour des prochaines session du G7. Une chose est sûre, la mondialisation ne sera pas remise en cause, le refus du protectionnisme restera toujours d'actualité et le rôle central du FMI dans toute réforme du système sera confirmé.

Le G7 s'est tenu à un moment où une abondance d'indices donnait à penser qu'après de longs mois d'angoisse et d'incertitude le bout du tunnel était enfin en vue. Vers la fin d'octobre, l'indice Dow Jones avait regagné 13% sur son niveau de fin août et n'était plus qu'à 5% de son record de juillet. La Réserve Fédérale avait à deux reprises (25 septembre et 15 octobre) baissé les taux d'intérêt. Le Parlement japonais avait fini par approuver un programme de 500 milliards de dollars pour venir en aide à son système bancaire vacillant. De son côté, le Congrès américain avait donné le feu vert pour le paiement de $ 18 milliards au FMI lequel, avec les contributions d'autres pays, avait augmenté ses ressources de $ 90 milliards ce qui était de nature à le doter d'une force de frappe conséquente contre les crises qui pourraient surgir dans ses pays membres. D'ailleurs, il n'a pas tardé quelques jours plus tard à mobiliser au profit du Brésil une aide internationale de $ 41 milliards destinée à financer des programmes préventifs, à éviter la dévaluation du real. En Asie, la Chine montrait toujours une résistance de bon aloi à la tentation de dévaluation du yuan et des signes de retour de confiance ont commencé à se manifester dans divers pays asiatiques. A titre d'exemple, le 4 novembre les marchés boursiers de la Thaïlande et de la Corée du Sud avaient gagné respectivement 25,2% et 42,0% par rapport à la situation prévalant à la fin de 1997.

Mais les analystes restent généralement prudents. Certains estiment que seules des œillères empêcheraient de voir que l'économie mondiale traverse actuellement une mauvaise passe, peut être la plus périlleuse depuis des décennies. Les prévisionnistes estiment d'ailleurs que la croissance de l'économie mondiale dépassera difficilement 1,5% cette année.

Pour les responsables des prévisions économiques de l'Union Européenne, qui rappellent en passant que la crise mexicaine de 1995 avait coûté à l'Europe deux points de croissance, l'Europe ne sortira pas indemne de la crise actuelle mais l'effet bouclier de l'Euro devra la protéger de façon très appréciable. En effet, le tribut à la crise asiatique ne sera, selon eux, que de 0,6% en 1999. Pour l'année en cours, les prévisions établies en mars dernier, soit +2,8% pour l'Europe des Quinze et +3,0% pour l'Europe des Onze (appelée Euroland) sont aujourd'hui confirmées pour les Onze et revues à la hausse (+0,1% à 2,9%) pour l'ensemble de l'UE.

Les experts de Paribas (voir tableau) créditent les Etats-Unis d'une croissance de 2,1% et 1,4% respectivement en 1999 et 2000; le Canada de 2,7% et 2,0%; le Japon de -0,1% et -0,5% respectivement et Euroland de 2,8% pour l'une et l'autre années. Ceux, dont les prévisions sont publiées tous les mois par The Economist, sont tout aussi confiants dans les capacités des pays du G7 à maintenir le rythme de croissance contre vents et marées anticipant un PIB en progression réelle de 2,6% et 2,2% respectivement cette année et l'an prochain en Allemagne et les niveaux ci-après dans d'autres pays, pour 1998 et 1999: Canada: +3,0%; et 2,1%; Etats-Unis: +3,4% et 1,9%; France: +2,9% et +2,4%; Italie: +1,8% et +2,3%; Japon: -2,3% et -0,2%; Royaume-Uni: +2,3% et +0,8%.

Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques, publié récemment, l'OCDE revise légèrement à la baisse la croissance en 1999 dans ses 29 pays membres pour la situer à 1,7% seulement contre 2,2% cette année mais 2,3% en l'an 2000. A l'intérieur de la zone l'OCDE fait les prévisions suivantes: Etats-Unis: 3,5%; 1,5% et 2,2% respectivement en 1998, 1999 et 2000; Japon: -2,6%; 0,2% et 0,7%; Allemagne: 2,7%; 2,2% et 2,5%; Union Européenne: 2,8% cette année, 2,2% l'an prochain et 2,5% l'année d'après.

L'OCDE prévoit aussi, pour l'ensemble des 29 pays, une inflation de 3,3% en 1998, 2,6% en 1999 et 2,4% en 2000, ce qui est remarquablement bas. Autre bonne nouvelle, le chômage dans la zone OCDE ne dépassera pas 7,3% en l'an 2000, autant en 1999 et 7,1% cette année. Mais l'organisation appelle de ses vœux pour doper la croissance à une baisse des taux d'intérêt de 0,5%. A la même période, c'est-à-dire à la mi-novembre, la Réserve Fédérale décide, pour la 3ème fois depuis septembre, de baisser et son taux directeur, soit de 0,25% à 4,75%, et le taux d'escompte, soit de 0,25%, aussi à 4,50%. Dans le communiqué annonçant la décision, le FED précise que: «Bien que les conditions sur les marchés financiers se soient matériellement calmées depuis la mi-octobre, des tensions inhabituelles demeurent.

LES TENDANCES EN TUNISIE

PIB : Maintien de l'objectif de 51%

D'après la BCT, l'évolution des indicateurs de production permettra probablement d'atteindre le taux de croissance prévu maintenant de +5,1% en termes réels pour l'année 1998. La progression du PIB était de 5,4% l'an passé, de 7,1% en 1996 et le IXème Plan la situe à 6,0% en moyenne annuelle entre 1997 et 2001. Malgré la légère révision à la baisse par rapport aux prévisions des planificateurs, le taux de 5,1% cette année reste élevé compte tenu des tendances de croissance dans le monde et eu égard, surtout, à la régression de la valeur ajoutée des industries agroalimentaires et aux résultats quelque peu ralentis dans l'agriculture et la pêche.

Les activités industrielles, surtout celles orientées vers l'extérieur, telles que le textile et les industries mécaniques et électriques, se prévalent de bonnes de performances, témoin la consommation d'électricité, haute et moyenne tensions, qui s'est accrue au cours des 7 premiers mois de l'année de 5,1% contre 1,5% pour la période correspondante de 1997. Cette bonne tenue est confirmée par l'indice de la production industrielle qui a progressé (5 mois 98/5 mois 97) de 3,8% et de 6,4% compte non tenu des industries agricoles et alimentaires (négativement affectées par le recul de la production d'huile d'olive). Hors IAA, l'indice des industries manufacturières s'est accru de plus de 9%.

Dans l'ensemble, la production des secteurs des mines et de l'énergie a progressé de façon positive a fin juillet 98 par rapport aux 7 premiers mois de 1997 avec, entre autres, un accroissement de 6,3% pour le phosphate de chaux, +11,7% pour les disponibilités de gaz naturel, +5,9% pour l'électricité mais -0,5% pour le pétrole brut et -13,3% pour les produits pétroliers.

A fin octobre 98, les arrivées de non-résidents ont atteint 4.024.098, soit une progression de 9,4% par rapport aux 10 premiers mois de 1997. Ces entrées concernent les Européens pour 66,3% et les Maghrébins pour 30,9%, soit pour ces deux groupes de pays 97,2% de l'ensemble des arrivées enregistrées.

Au terme de la troisième semaine de septembre 98, le nombre des nuitées s'est accru de 3,5% par rapport à l'année d'avant contre +3,2% seulement à fin août 98/97. A fin juillet 98, les nuitées des non-résidents ont progressé de 2,4% contre +13,5% un an avant (7 mois 97/96).

Au 31/8/98, les recettes en devises du tourisme se sont montées à 1,051 milliard de dinars, soit un accroissement de 7,1% contre +11,3% en 97/96 (8 mois).

Les intentions d'investissement dans les industries manufacturières ont atteint 690,3 MD au terme des 7 premiers mois de l'année progressant de 10,1% contre 16,8% un an avant. Il est prévu de créer 38.000 postes d'emplois dans le cadre de ces investissements où on note une forte concentration de projets dans les matériaux de construction, céramique et verre (+91% par rapport à la période correspondante de 1997) et dans les industries mécaniques et électriques (+80,7%) couplée avec une décélération dans la chimie (-64,1%) et le textile, cuirs et chaussures (-29,5%).

Une tendance au fléchissement est aussi observable dans les projets prévus dans l'agriculture, la pêche et l'agroalimentaire, soit 149,9 MD contre 169,9 MD au cours de la période de 7 mois de 1997, ainsi que dans le tourisme où les projets déclarés ne mobiliseraient que 171,3 MD soit une baisse de 53,4% sur 1997.

Prix: +0,2% en octobre

L'indice des prix à la consommation familiale (base 100 = 1990) a progressé de 0,2% au mois d'octobre 98, soit à une cadence ralentie si on en juge par les variations enregistrées le même mois ces dernières années: +0,4% en 1997; +0,7% en 1996 et 1995; +0,6% en 1994. Par groupe de produits, c'est dans l'habillement qu'on observe la plus forte hausse (+0,6%) alors que dans le transport les prix demeurent inchangés (+0,0%).

Par rapport à décembre 97, le glissement des prix atteint 2,1%, ce qui avantage encore 1998 sur les quatre années précédentes. En effet, à fin octobre, le glissement était de +3,1% en 1997, +2,7% en 1996, +5,4% en 1995 et +3,9% en 1994. Dans le glissement de 2,1%, l'alimentation et l'habitation ont pratiquement la même incidence soit environ 26%, la différence se répartit sur les autres groupes de produits comme suit: entretien-hygiène et soins: 8%, transport: 17%, habillement et loisirs: 12% environ dans chaque cas.

La confrontation des mois d'octobre 98 et 97 montre une hausse des prix de 2,8% contre +3,1% un an avant, 2,7% pour octobre 96/95, 5,4% pour octobre 95/94 et 3,9% en octobre 94 comparé au même mois de 1993.

En moyenne mensuelle, la comparaison des 10 mois 98/97 montre une inflation de 3,2%, ce qui et une valeur inférieure aux niveaux enregistrés ces dernières années: 1997: +3,6%; 1996: +3,9%; 1995: +6,3% et 1994: +4,6%. L'incidence des divers groupes de produits sur les 3,2% d'inflation est approximativement la suivante: alimentation: 38%; habitation: 16% entretien-hygiènes-soins: 4,8%; transport: 8,5%, habillement: 14%, loisirs-culture-divers: 18,5%.

De 4,8% en moyenne durant le VIIIème Plan, l'inflation ne devrait pas dépasser 3,7% en moyenne au cours de la période 1997-2001. Le résultat de 3,2% cadre donc assez bien avec les prévisions mais reste supérieur à la majorité des taux d'inflation prévus en 1998 dans les principaux partenaires de la Tunisie, soit 1,0% en Allemagne, 1,7% aux Etats-Unis, 0,9% en France, 1,7% en Italie; 3,2%, au Royaume-Uni: 0,3% au Japon, 1,2% en Belgique, 2,1% aux Pays-Bas et 2,0% en Espagne.

Le recension mensuelle de l'INS des principales variations des prix fait état, dans l'alimentation, de 7 hausses et de 3 baisses dont, pour les plus importantes, +2% pour les œufs, +4,5% pour les légumes secs d'une part et -2% pour la volaille, d'autre part. Dans le groupe habitation, la variation de 2,9% pour le charbon de bois est la plus notable. Le groupe transport étant épargné par les hausses en octobre, on note, ailleurs, +3,4% pour le shampoing (groupe hygiène et soins), +1,6% pour les chaussures (groupe habillement) et +2,3% dans les frais scolaires des établissements privés et autant dans ceux des jardins d'enfants (groupe loisirs-culture).

Par régime de fixation des prix, les produits libres ont contribué pour 59% dans les 3,2% d'inflation, la différence, soit 41%, mesure l'incidence des produits non libres.

Commerce extérieur: les exportations progressent de 7%

Les exportations de la Tunisie se sont élevées à 5359,4 MD au terme des 10 premiers mois de l'année, soit un accroissement de 7,0% contre +14,7% un an avant. L'objectif du IXème Plan étant de 6742,6 MD pour 1998, le différentiel ressortit à 1383,2 MD et devra être réalisé durant les 2 mois restants de l'année. Si on considère que les exportations du seul mois d'octobre ont atteint près de 615 MD, l'objectif est loin d'être hors de portée.

Les importations des 10 mois sont revenues au pays à 7762,2 MD progressant de 11% d'une période de 10 mois à l'autre, contre +14,5% en 97/96. Les concernant, le IXème Plan table sur des dépenses en 1998 de 9275,2 MD, soit un écart de 1512,8 MD par rapport aux prévisions. Comme la facture des importations du seul mois d'octobre est de 838 MD, l'objectif du Plan risque même d'être conservateur par rapport au montant annuel effectif.

Les échanges des 10 mois ont donné lieu à un déficit de 2402,8 MD, soit un creusement de 21% par rapport à l'an passé, et à un taux de couverture de 69% contre 71,6% à fin octobre 97.

L'examen des échanges des 10 mois par régime montre une progression de 13,7% des exportations offshore (+12,1% en 97) combinée à un accroissement au taux inattendu de 19,1% des importations effectuées sous le même régime, d'où un excédent en quasi-stagnation de 968,8 MD (956,5 MD en 97) et un taux de couverture positif (136,8%) mais en recul par rapport à 1997 (143,3%) et 1996 (145,3%).

En régime général, les exportations sont en nette perte de vitesse: -4,5% et +19,4% en 97/96. Bien qu'en croissement (+7,2%) les importations réalisées sous ce régime suivent néanmoins un rythme moins rapide que l'année dernière (+15,0%). Les échanges en régime général se sont soldés par un déficit de 3371,6 MD (une détérioration de 14,6% par rapport à 1997) et un taux de couverture de 34,3% contre 38,5% un an avant.

Quelque 67,1% de l'effort d'exportation s'appuient sur le régime offshore contre 32,9% pour le régime général. Le régime offshore réalise 97,4% des exportations de textiles, habillements et cuirs, 87,5% de celles des industries mécaniques et électriques, 41,4% et 15,8% des exportations respectives des autres industries manufacturières et de l'agriculture et industries agroalimentaires. Le régime offshore est totalement absent des échanges de produits énergétiques et miniers.

La contribution des principaux secteurs d'activités aux exportations est par ordre d'importance la suivante: textiles-habillements et cuirs: 50,2%; industries mécaniques et électriques: 15,9%; mines, phosphates et dérivés: 11,2%; agriculture et agroalimentaire: 9,2%, autres industries manufacturières: 6,9%; énergie et lubrifiants: 6,5%.

Du côté des importations, ce sont les produits des industries mécaniques et électriques qui occupent le premier rang avec 39,1% du total, avant le textile (26,9%), les autres industries manufacturières (16,5%), l'agriculture et l'agroalimentaire (10,6%), l'énergie (4,6%) et les mines (2,1%).

La balance des mines (+443,2 MD) et celle des textiles, habillements et cuirs (+606,2 mD) sont excidentaires à la différence des balances de l'énergie (-11,6 MD), de l'alimentation (-357,6 MD), des IME (-2178,2 MD) et des autres industries manufacturières (-909,8 MD).

Monnaie et finance : 12,5 milliards de dinars de concours à l'économie

Le supplément au bulletin Statistiques Financières du mois d'octobre 98, publié par la BCT, indique que la masse monétaire M4 s'est située, en septembre, à 13.335 MD, en progression de 556 MD ou de 4,3% par rapport à son niveau en décembre 97. En rythme annualisé, l'accroissement de M4 est de 5,7%, soit une évolution modérée en comparaison du taux supérieur à 9% atteint en 1997 par rapport à 1996 et de l'objectif de croissance de 5,1% du PIB cette année. La BCT lie la décélération de l'accroissement de M4 à la baisse marquée des créances nettes sur l'extérieur.

Au terme des trois premiers quarts de l'année, la masse monétaire M2 (monnaie fiduciaire + monnaie scripturale + quasi-monnaie) s'est contractée de 4,2% ou de 398 MD par rapport à sa position au 31/12/97. Le resserrement a concerné tant la monnaie (-200 MD que la quasi-monnaie (-198 MD). Plus précisément, la diminution de la monnaie a résulté d'une hausse des billets et monnaies en circulation (+41 MD), combinée à une baisse des dépôts à vue auprès des banques et du CCP (-241 MD) d'une part, et d'un reflux de 199 MD dans les dépôts et comptes d'épargne des entreprises et des particuliers conjugué à une augmentation de 1 MD dans le poste banques de développement et autres établissements financiers.

L'augmentation de M3-M2 de 53 millions de dinars suite à une progression de l'épargne-logement a permis à la masse monétaire au sens large M3 de se situer au 30 septembre, à 9832 mD soit une baisse de 345 MD par rapport au 31/12/97. Cette diminution a été plus que compensée par la progression marquée du poste M4-M3 (titres de l'Etat auprès du public: +666 MD; billets de trésorerie: +235 MD) qui a permis à l'agrégat M4 de s'inscrire en hausse de 556 MD.

Concernant les autres ressources du système monétaire, on note, entre fin 97 et le 30/9/98 une diminution de 14 MD dans les ressources spéciales (956 MD contre 970 MD) et une progression de 194 MD au poste fonds propres (2434 MD contre 2240 MD).

Dans les contreparties du système monétaire, les créances nettes sur l'extérieur sont à 895 MD au 30 septembre contre 1511 MD fin 97. Ont contribué à cette baisse une contraction des avoirs extérieurs (2601 MD contre 2979 MD, 9 mois plus tôt) combinée à une augmentation des engagements extérieurs (1706 MD contre 1468 MD fin 97). La BCT impute cette évolution au déficit de la balance des paiements consécutif à une accentuation du déficit courant et à une contraction des entrées nettes de capitaux.

L'endettement de l'Etat a augmenté de 294 MD ou de 9,6% passant de 3066 MD à la fin de 1997 à 3360 MD fin septembre. Dans le même temps, les concours à l'économie ont progressé de 8,9% ou de 914 MD en s'inscrivait, fin septembre, à hauteur de 12,512 milliards de dinars. Ces concours se ventilent ainsi par origine: ressources ordinaires: 10.355 MD dont 67,5% à court terme et la différence, à part plus ou moins égale, entre le court et le moyen termes; ressources spéciales: 936 MD; billets de trésorerie interentreprises: 764 MD; portefeuille titres: 457 MD.

Marché financier: transactions et capitalisation boursières en baisse

A fin septembre, l'indice BVM (100 au 30/9/90) est à 462,13 points, soit une progression de 1,4% par rapport à fin décembre 97 et +3,5% par rapport à septembre 97. Pour sa part le Tunindex dont la base (1000) remonte à la fin de 1997, est en repli de 6,9% après quelques mois d'existence. Ce nouvel indice a été lancé le 1/4/98 avec un niveau de 1009,81.

A 2484 MD, la capitalisation boursière est en retrait de 5,6% par rapport à son niveau au 31/12/97 et de 2,4% en comparaison du volume atteint en septembre 97.

A fin septembre, la cote compte 38 sociétés et parmi les nouvelles valeurs Sotetel est entrée en bourse par OPV (offre publique de vente), Amen Lease par voie ordinaire et El Mazraâ par OPM (offre au prix minimal).

Le volume global des transactions, à 303 MD, est en forte baisse par rapport à décembre 97 (-48,6%) et à septembre 97 (-27,0%). C'est aussi le cas des émissions par APE (appel public à l'épargne) qui n'ont atteint que 116 MD contre 493 MD en décembre 97 et 264 MD en septembre de la même année.

Au nombre de 123 les sociétés d'investissements géraient au 30/9/98 des actifs évalués à 1529 MD ventilés ainsi: SICAF: 513 MD; SICAV: 838 MD; SICAR: 178 MD. Près de 90% des actifs des SICAV sont contrôlés par les obligataires, les SICAV mixtes ne gérant que 10% environ des capitaux. *